REGARDER LA VIE

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Regarder la vie : L'essence et l'œuvre de ma vie

433 Katsura

433 Katsura

par Pierre Wittmann

Regarder la vie est le nom que je donne à une série de textes tirés de mes écrits autobiographiques : extraits de mon Journal ou Réflexions sur l’art et la spiritualité. Ces regards sont l’essence de mon Journal, mais ils sont également l’essence et l’œuvre de ma vie. 

Quand ma peinture est devenue symbolique (à Tahiti), puis abstraite (à Bangkok), le regard sur la vie que j’exprimais dans mes tableaux figuratifs s’est retrouvé dans mes écrits. Ainsi, l’écriture comme regard – une pratique régulière depuis plus de trente-cinq ans, mais aussi un plaisir et un jeu – est devenue une de mes principales activités. 

Elle m’a soutenu, réconforté et encouragé fidèlement dans mes différents lieux de vie. À Tahiti de 1984 à 1988. En Thaïlande : à Bangkok de 1988 à 1991, Hua Hin de 1992 à 1997, Chiang Mai depuis 1997 et Khanom depuis 2020. Lors de mes séjours en France : à Musiège jusqu’en 2004, et Cabrières d’Aigues de 2007 à 2019. Elle fut aussi la compagne attentive de mes voyages et la patiente et sage confidente de mes retraites de méditation.

Regarder la vie fut ensuite le titre d’une série de recueils, qui contiennent chacun une cinquantaine de regards, et de l’anthologie de ces textes (il y en a déjà plus de 500), que je compile actuellement et qui comprendra un index des sujets. 

Aujourd’hui, c’est également le nom de ma Newsletter et ma Chaîne YouTube. Ainsi, mes regards sur la vie, transmis au départ par des peintures, puis par des mots écrits, le sont aussi, aujourd’hui, par des vidéos, un nouveau moyen d’expression qui a réussi à me séduire.

 

Intention

Le but de ces regards sur la vie, écrits ou oraux, n’est pas de vous transmettre des connaissances, mais de vous donner l’envie et la motivation d’explorer des sujets qui m’ont passionné, et me passionnent toujours. Choisissez, sans toutefois prendre mes propos trop au sérieux, ceux qui vous parlent et vous inspirent ! Et oubliez les autres.

En pointant vers l’essence des choses, ces regards vous invitent à observer, ressentir, expérimenter… et comprendre par vous-mêmes. Puissent-ils vous éveiller à des réalités nouvelles et des possibilités insoupçonnées, et vous permettre d’accéder à une dimension d’être où la paix et le bonheur remplacent le stress et l’anxiété.

 

Yi Jing et Human Design

Regarder la vie est un nom que m’a inspiré l’hexagramme 20 du Yi Jing*, « Regarder », que j’affectionne particulièrement. « Regarder ma vie » et « Regarder la vie » concernent deux niveaux de regard, exprimés par les lignes 5 et 6. « Regarder » est un moment de bilan où il faut regarder les choses en face et travailler à l’élévation de son point de vue, de manière à resituer son action dans un espace et un temps plus larges. 

C’est aussi une manière d’universaliser notre vision afin de cesser de nous limiter à ce qui nous concerne personnellement, notre vie, mais de voir qu’elle n’est qu’une expression de la nature humaine que nous partageons tous. C’est le regard objectif du sage (le chef accompli du Yi Jing), qui voit ses problèmes personnels comme ceux de la condition humaine et les turpitudes du monde comme la nature de la réalité, les choses telles qu’elles sont.

Dans le Human Design*, la porte 20 concerne le moment présent, le seul qui existe réellement, et dans lequel nous avons la possibilité d’observer, de contempler, de regarder notre vie, c’est-à-dire nos intentions, les actions (du corps, de la parole et de l’esprit) qui en découlent et les résultats de ces actions, qui conduisent au bonheur lorsqu’elles sont adroites et à la souffrance lorsqu’elles sont maladroites.

Le Spectre de la conscience* de Richard Rudd décrit les trois niveaux de conscience dans lesquels nous vivons notre vie : l’ombre (l’attitude de la victime), le talent (celle de l'être en chemin) et le siddhi (celle de l'être accompli qui a transcendé la dualité des deux autres). L’ombre de la clé génétique 20 est la Superficialité : le mental fabrique une réalité temporelle illusoire, basée sur le passé et le futur, qui ignore le présent ; son talent est la Confiance en soi : les actions spontanées émergent au moment propice de l’harmonie de l’être avec son environnement ; et son siddhi est la Présence : la pure vision de la réalité de l’instant devient intemporelle et produit un bien-être permanent. 

 

Inspiration

Quand le mental se tait et cesse ses commentaires incessants, l’inspiration surgit dans le silence du cœur. Réaction émotionnelle à une perception sensible, elle nous réjouit, nous émerveille et élève notre niveau de conscience. Dans un sentiment d’amour pour l’objet perçu, elle nous donne une nouvelle vision de la réalité.

Tout peut éveiller l’inspiration : la nature, une œuvre d’art, un poème, la sagesse, la beauté, l’amour… Les émotions bienfaisantes stimulent l’inspiration ; les émotions conflictuelles – la peur, l’avidité, l’aversion, l’inquiétude, l’agitation – ont tendance à la bloquer. L’inspiration produit une vision globale, unitaire, où le sujet se fond avec les objets dans une connaissance intuitive omniprésente ; et la personne séparée se dissout dans l’infinité de l’espace et de la conscience.

En partageant des idées, des observations, des visions qui ont inspiré ma vie, et les réflexions qu’elles ont suscitées, le propos de mes regards sur la vie est de réjouir le cœur, pas de nourrir le mental ; d’inciter à regarder, écouter, comprendre, sentir, pas de réagir, analyser, juger, argumenter ; d’inspirer, pas de convaincre ; parfois de surprendre ou de provoquer, afin que chacun s’interroge et trouve sa propre vérité. Si ces regards résonnent en vous, laissez-vous submerger par leur frémissement, afin qu’ils illuminent votre quotidien. Et partagez votre enthousiasme avec votre entourage, car l’inspiration est contagieuse.

Notre perception dépend de notre niveau de conscience, et la richesse de notre inspiration transforme notre vision du monde. Il n’est pas nécessaire d’être un peintre ou un écrivain pour inspirer autrui, car l’art suprême est la vie : l’amour de la vie. Les êtres qui vivent dans un haut niveau de conscience sont une inspiration constante pour leur entourage, même s’ils ne font rien et ne disent rien, simplement par leur présence. Cultivons cette présence, trouvons sans cesse l’inspiration de nous y maintenir ; c’est le meilleur service que nous puissions rendre à nos semblables… et au monde.

 

Jouer avec les mots

Écrire est un de mes plaisirs. Quand j’écris des mails, des Notes de Dharma ou des Réflexions sur ma perception de la vie, je n’écris pas pour défendre une vérité, établir une doctrine ou créer une nouvelle religion. C’est plutôt un jeu : jouer avec les mots, comme je joue avec les couleurs quand je peins. C’est pourquoi il ne faut pas prendre ce que j’écris trop au sérieux, et encore moins personnellement : c’est simplement une manière d’échanger. Les échanges sont une de mes sources d’inspiration privilégiée, et je n’y vois pas de malentendus. Je n’écris pas pour susciter des débats philosophiques ou des argumentations intellectuelles, il n’y a donc pas lieu de corriger ma copie en rouge, ni d’en réfuter chaque phrase. Je n’essaie pas de prouver ou de convaincre. Certaines personnes seront inspirées par ce que j’écris, d’autres non. Celles qui sont complètement focalisées sur l’enseignement d’un maître, ou sur leurs propres croyances, trouvent difficilement de l’inspiration ailleurs : c’est normal. Si c’est leur voie, c’est très bien comme ça : elles peuvent oublier ce que j’ai écrit.

La transmission orale des vidéos n’est qu’une autre manière de jouer avec les mots. Si habituellement la parole précède l’écriture, chez moi, cette nouvelle forme de parole semble plutôt la suivre. Mais je me prépare déjà à la nouvelle forme de transmission qui apparaîtra dans le paradigme lumineux qui va bientôt succéder à notre monde décadent : le silence omniscient qui remplacera nos futiles bavardages…

 

Gratitude

La plupart des idées que j’exprime dans les différentes formes de Regarder la vie n’auraient jamais vu le jour sans les précieux enseignements de tous ceux qui ont guidé mon cheminement spirituel depuis plus de trente-cinq ans. Je leur suis profondément reconnaissant pour la sagesse qu’ils m’ont transmise et la lumière et les bénédictions qu’ils ne cessent d’apporter dans ma vie. Puisse mes regards sur la vie vous en transmettre les bienfaits.

Je ne suis pas un érudit, ni un spécialiste du bouddhisme et des autres sujets que j’aborde. Comme mes connaissances, si elles portent sur de nombreux domaines, sont superficielles et limitées, toutes les notions, idées et interprétations erronées et confuses que je formule ne sont dues qu’à ma propre ignorance.

 

Notes

* Human Design : le Human Design est un système complexe de connaissance de soi qui fait appel d'une part aux dernières découvertes de la génétique et de la physique quantique et d'autre part aux anciens enseignements de l'astrologie, du Yi Jing*, du système indien des chakras et de l'arbre de vie de la Kabbale.

* Spectre de la conscience : fondation du système des Gene Keys développé par Richard Rudd, le Spectre de la conscience révèle que chacun des soixante-quatre aspects de la personnalité humaine (symbolisé par une clé génétique, un hexagramme du Yi Jing ou une porte du Human Design) comporte trois attitudes fondamentales qui correspondent à trois niveaux de conscience : une attitude négative (celle de la victime) : l'ombre ; une attitude positive (celle de l'être en chemin) : le talent ; et une attitude éveillée (celle de l'être accompli qui a transcendé la dualité des deux autres) : le siddhi. Chaque clé génétique comporte six lignes (les six lignes de l’hexagramme du Yi Jing), qui ajoutent leur coloration particulière et déterminent une stratégie spécifique dans la façon de gérer chacun des aspects de notre personnalité.

* Yi Jing (chinois) : littér. le classique des changements. Il s’agit du Livre des mutations, un des classiques de la culture chinoise qui décrit 64 situations types représentées par des hexagrammes. Le Yi Jing est un livre de sagesse que les Chinois utilisent depuis plus de trois mille ans comme oracle. Les noms des hexagrammes ainsi les textes du jugement et des lignes mentionnés sont empruntés à la traduction littérale de Cyrille Javary (Yi Jing, le livre des changements, de Cyrille Javary et Pierre Faure).


février 2022, Chiang Mai

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